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JUIN 2015

 

 

 

Le voyage est une espèce de porte par où l'on sort de la réalité comme pour pénétrer dans une réalité inexplorée qui semble un rêve. G d M

              SERGE

Le plus beau des voyages est celui que l'on n'a pas encore fait  LP

              DENIS

             PHILIPPE

            BERTRAND

Le calendrier va s'affoler.... Des jours fériés en pagaille vont se charger d'égrener le temps sans modération....les semaines de 3 ou 4 jours vont nous rapprocher de plus en plus vite de l'embarquement à Travemünde.

La montée sur la bruyante rampe métallique du ferry a toujours pour moi un goût particulier, sans parler de cette odeur âcre des fonds de cale, faite de gazole, de graisse et de gomme de pneus.

Le tout dans un concert de claquements métalliques, de crissements  des pneus sur les peintures des sols, et de cris des marins chargés du rangement au plus serré des ponts inférieurs, amplifiés par l'écho métallique de la carcasse du bateau..... On est encore à fond de cale, et les regards presque complices, ou envieux des marins malaysiens ou indonésiens sont déjà dépaysants.  Là, dans le ventre du monstre, il ne peut plus rien arriver, on est sûr de se réveiller à destination,

Helsinki est inéluctable....

Et si l'on se presse à attacher les motos et prendre les affaires que l'on dépose à la va-vite sur les couchettes, on pourra des ponts supérieurs, dans le vent frais de la Baltique, assister à la noria des tracteurs enfilant avec dextérité les containers les uns contre les autres comme s'il s'agissait de jouets.

cela s'affère bientot sur le quai et au poste avant  , d 'un seul coup la terre bouge .... et non .... c'est nous ,nous  avons largué les amares

Il y a bien une saveur particulière à partir en voyage en bateau.

Les ports sont pleins de promesses.... sont pleins d'horizons ....

Toutes  les destinations y semblent possibles

Et pour nous  bientot ,les routes scandinaves  . . . . . .

.

pour l'instant nous sommes sur le bateau, en plein soleil, journée magnifique. Le soleil se couchera dans une heure.Sa lumière dorée au ras de l'horizon est un enchantement
compliqué d'arriver jusque là,

la batterie de Bertrand a refusé de démarrer la moto en prenant de l'essence vendredi soir,

on en a racheté une, à charleville mezière, après une visite du centre ville à rechercher un magasin qui avait fermé.....
Au matin, crevaison de la moto de Denis, pneu arrière, il s'est rentré une vis dans le garage du gars qui nous hébergeait...
Au passage, magnifique rencontre d'un gars du forum, qui nous a accueilli avec toute sa famille de façon remarquable. Magie des rencontres des voyages, qui, pour furtives qu'elle soient, peuvent être humainement très riches.
La moto avec la nouvelle batterie démarre au 1/4 de tour samedi matin, on repart serein, mais panne d'électricité au 4 ou 5ième arrêt.
j'ai pu le démarrer en tractant avec une sangle, mais pas à la poussette.
après 3 ou 4 pauses, même la sangle devient inefficace :-( (surtout sous la pluie, où la roue arrière dérape.
on a vu le moment où, écoeuré, il voulait jeter l'éponge : carte d'assurance dans une main, téléphone de l'autre, pour appeler l'assistance.
Un ange venu de nulle part se présente, une allemande se propose spontanément de nous aider avec des fils de batterie, gare sa voiture à coté de lui et fait repartir le moteur...
Nous étions à 160 kil du bateau.
donc la batterie ne se recharge pas, mais l'alternateur, lui, marche. Il a des phares, de l'allumage, mais pas de recharge. Le démarreur, lui, marche aussi. Il doit y avoir un régulateur de charge qq part qui merde.
Bref, on arrive au bateau, il fait le plein sans éteindre le moteur, repart sans nous attendre pour que la moto ne chauffe pas, car si les ventilos se mettent en route, ça coupe le moteur.
on achète des cables, et on redémarre sa moto avec la batterie de Denis. Pas cool de devoir à chaque fois enlever les selles, surtout que celle de l'Aprilia est vissée....
Et pour monter dans le bateau à l'embarquement, l'aprilia redémarre sans soucis toute seule. Vive l'électronique.
Donc on continue, toujours à 4, mais pas question de laisser un pote en carafe.
Demain comme prévu, on débarque à Helsinki, direction Joensuu et Lieksaa.
 

 

Lundi : Helsinki....

l'arrivée au port est magique, dans un chenal étroit entre des ilots boisés de pins. Il faut s'y faire : chaque parcelle de terrain est colonisée par de la forêt, pins ou bouleaux essentiellement, sauf si la terre est gagnée par l'homme, déboisée, labourée, et détournée pour faire pousser une autre culture. Et souvent, la terre est noire comme de l'ébène. A peine débarqués, nous filons plein EST, en direction de la russie. Nous avons choisi cet itinéraire sur ce trajet car il est plus sauvage, et moins utilisé, notamment par les camions.

Sans nous arrêter, nous filons jusqu'à Joenssuu, où enfin nous quittons cet axe de route nationale, usité par des camions russes, pour emprunter de petites routes départementales.

Premiere Hytte à Lieksa au bord d'un lac, dans un camping peu entretenu, où le gardien a vainement tenté de nous vendre de la prestation « haute gamme », ce qui signifie seulement plus chère. 4 lits du chauffage, un point d'eau, seront largement suffisant. Réveil mardi programmé à 7 h. Vacances ? Vous avez dit vacances ?

 

Mardi matin, on garde la frontière Finlando/russe comme ligne directrice. La route est un enchantement, vallonnée, viroleuse, faite de grandes courbes, et de ooops : ça monte, ça descend, y a des bosses, des virages, de grandes lignes droites, dans la forêt qui déjà change. Moins de fleurs, arbres plus petits, espèces de résineux différentes. Un trafic insoutenable : j'ai compté 11voitures croisées et 2 camions en 80 kilomètres. Lors de la pause pique nique, il passe une voiture durant tout le temps de l'arrêt.....espace idyllique, au bord d'un cours d'eau, bercés par le murmure de l'eau tourbeuse et chantante. Seul le vacarme des oiseaux nous perturbe. Les noms de certaines localités sont imprononçables, et on sent parfois l'influence russe : Pankakoski, Nurmijarvii, Kuivajarvi, Suomussalmi, Murtovaara, Kuusamo, Pirttikoski. Et on progresse, vers le nord et vers le froid. Progressivement, les températures descendent. Le soir du deuxième jour, à 5 kil du cercle polaire, on retrouve un camping où nous avions passé une nuit, deux ans avant. L'arrivée se fait dans une lumière magnifique, le soleil de dos, rasant. Là encore, l'entretien est plus que limite, mais pour une nuit......

 

Dès le mercredi matin, sous les gouttelettes, on reprend la marche plein nord, via Kemijarvi, Luosto et ses mines d'améthyste, Kittila, où l'on déjeune d'une daube de renne, fameuse. On repart par Kiistala, puis 50 kil de piste en terre battue, rendue crispante par un peu d'eau qui a dû tomber dans la nuit. Le paysage désolé de ce haut plateau est un ravissement. Beaucoup d'eau, noire et tourbeuse, qui fait un miroir dans lequel les silhouettes décharnées des pins tourmentés par le climat se reflètent.

Camping à Inari, sur le bord d'un lac. Notre Hytte a une grande fenêtre qui donne sur l'étang, où quelques canards viennent faire trempette.

 

Là, il faut refaire un point sur les caprices de l'italienne décidément caractérielle.....

1 Une petite chute à l'arrêt casse un rétro. Pas grave, il est changé en un tournemain.

2 Trois jours avant le départ, avarie de roulement sur la roue avant. Bien content d'avoir le temps de réparer avant de partir, on croit avoir évité la galère.

3 Le vendredi du départ, la première panne électrique et l'achat de la batterie.

4 Le samedi matin, c'est la crevaison du pneu arrière de Denis.

5 Le samedi aprèm, la batterie pourtant neuve nous lâche à nouveau sur une autoroute allemande.

Du bateau, lundi, la moto démarre seule, mais

6 au second arrêt café, la clef de Bertrand ne fonctionne plus : à bien la regarder, elle est cassée, heureusement pas dans le Neiman, mais on cherche encore comment.

7 Le soir, il a perdu une vis sur le protection du pot.

Le lendemain, la moto n'a pas de panne. Enfin, le chat noir s'est détourné, les gnomes et les elfes nous laissent passer. On y croit.

 

Troisième jour en Finlande, des démarrages sont laborieux, mais ça repart.

Le jeudi, quatrième jour, soudain, la panne électrique revient. Démarrages aux cables sur la batterie d'une des autres motos, puis arrêt total. Après un compteur qui annonce 240kil/h, et un passage façon sapin de Noël : tout s'allume et clignote, puis rideau ; l'allumage s'arrête en roulant. On repartira deux fois, pour quelques dizaines de kilomètres, avec les cables mais la troisième panne électrique nous contraint à jeter l'éponge, après avoir tracté jusqu'à la prochaine aire, heureusement proche, on appelle l'assistance et on va faire remorquer.

Rien est perdu, on a du saucisson et du rouge...... En attendant, il tombe quelques flocons, mais le soleil se montre de temps en temps. On a failli brûler la moto pour se réchauffer, mais l'assistance ne nous a pas permis de passer à l'acte.

Le remorquage se passe sans soucis, mais, le temps de venir, de tenter d'expliquer la panne en anglais, il doit se perdre des nuances. Vérifications légales pour tenter de la faire repartir, puis elle est chargée sur le camion, sanglée, et accompagnée jusqu'à kirkenes, où elle va passer la nuit dans un garage. Nous sommes arrivés à la fermeture, vers 17h, mais ils regarderont dès demain. Ouverture du garage à 7h. Les nordiques ne sont pas calés sur nos horaires : ils travaillent tôt, mais ce soir à 18 h la ville était déserte, sauf les magasins d'alimentation, qui ferment à 21H. Tout le monde est chez soi, les restau sont fermés, mieux vaut s'y prendre de bonne heure.

Ce mercredi, nous avons donc passé le cercle polaire, dès le matin. Un des grand changement avec les contrées nordiques, outre la végétation, c'est la faune. Le mardi, nous avons vu nos premiers rennes dans des fermes, broutant tranquillement derrière des clôtures. Mercredi le premier dans notre assiette....

C'est dans la région de Kittilä que nous rencontrons les premiers rennes en liberté sur les routes. Souvent en contrebas de la chaussée, dans le large fossé impeccablement entretenu par la DDE locale, ils y trouvent une herbe bien plus tendre à déguster, que dans le fouillis des bois de bouleaux.

Immanquablement, quand on arrive avec ces motos qu'ils ne doivent pas croiser si souvent, ils sont tentés de traverser, l'abri de l'autre coté de la route doit être bien plus sûr …. Ils ont l'air patauds, pas bien malins, le regard perdu dans lequel ne brille pas une once d'intelligence, le port de tête rejeté en arrière comme pour nous surveiller du coin de l'oeil. Quand il y a un fossé plein d'eau à sauter, on parierait qu'ils vont rater leur coup, prennent leur élan gauchement, de leurs gros et larges sabots plus à l'aise dans la neige que pour un franchissement de haie comme à Chantilly. On a qu'une envie quand même à les regarder, c'est enfouir les mains dans leur pelage que l'on devine soyeux.

On roule du coup plus attentivement, ils peuvent surgir de n'importe où, derrière un virage ou caché dans la végétation. Régulièrement il y a des barrières sur la route, avec des sifflets qui se déclenchent quand des rennes tentent de passer, ou des sacs plastiques agités par le vent comme un épouvantail lapon. La palme d'inventivité pour une bétonnière en marche, un drapeau dans la gueule en perpétuelle révolution. Faut-ils que ces bestiaux ne soient pas malin pour se laisser effrayer par ces pièges grossiers.....

 

Après une halte perdue sur un plateau en altitude (relative, 300m, la Finlande c'est plat comme une affiche) balayé par les vents au sud d'Inari, on fait quelques centaines de mètres et on tombe sur notre premier élan. Leur taille est toujours impressionnante, le garrot plus haut et plus large qu'un grand cheval, avec une tête énorme mais débonnaire.

Aussi surpris que nous, il détale vite fait en se faufilant entre les bouleaux, bien aidé par l'absence des bois qui n'ont pas encore repoussé en cette saison.

Vendredi, journée Off, rythmée par trois visites au garage et les appels à l'assurance. On en profite pour une petite balade à l'Est, en vue de la frontière russe, vers le parc de Grense Jabcobselv. Après trois jours en Finlande au relief si plat, où l'on peinait à voir au loin, le contraste est fort avec la Norvège, très tourmentée. On quitte la route à 2 m au dessus du niveau de la mer, après quelques centaines de mètre on domine par un petit col la région environnante, et la vue s'étend à des kilomètres, les reliefs marqués par ces milliers d'années passés sous les glaciers.

 

Samedi matin... nous déposons Bertrand à son luxueux hotel, le cœur serré, et nous partons vers le cap nord. Le temps est capricieux, pas un nuage au lever, il est très changeant et devient menaçant au moment du départ. En quelques tours de roues, nous dépassons nos voisins de Hytte de la veille. Ces deux italiens, dans nos âges, ont entrepris de relier à pieds.... Istambul. Projet de 6 mois. Ils portent leurs sacs sur des trolleys, qu'ils tirent ou poussent. Partis 24 h avant nous, nous les dépassons en 20 minutes. Le fjord que nous allons suivre pendant 80 kilomètres, en une heure, fort vent dans le nez, va leur prendre plusieurs jours.

Première forte ondée, on se gare sur un parking dans une petite crique aux eaux translucides, pour « bâcher ». Un phoque vient pointer le bout de son nez à quelques dizaines de mètres mais en l'apercevant je pousse de tels cris pour alerter les autres, qu'il prend peur et plonge, pour ressortir à 100 mètres. Puis nous ne le reverrons plus.

On trace plein Ouest, par la route nord après Tana bru, par Ifjord et Borselv. Les bouleaux sont attaqués par une chenille, on a l'impression que tout a brûlé. Il suffirait de 48h à -35°C pour la faire disparaître. Elle va survivre tant qu'il y aura des bouleaux. La saison sans neige est le moment où les Norvégiens refont les routes. Ils ont un savoir faire qui force le respect, les chantiers sont colossaux et on en rencontre sur le trajet à plusieurs endroit. Ce jour, on traverse un chantier pendant 5 kilomètres. De la terre, ce qui nous ravi Denis et moi, car nos trails sont adaptés à ce terrain irrégulier, mais c'est moins drôle pour Philippe et sa moto plus adaptée à l'asphalte.

 

Le paysage est grandiose quand nous arrivons sur le bord du Fjord Parsangen, dont nous allons faire tout le tour, et qui s'ouvre au Nord sur Honnigsvag, où nous allons dormir. Le ciel est maintenant dégagé, décoré par des nuages, et le soleil nous gratifie d'une lumière magnifique. L'eau est parfois turquoise, parfois bleu Roi, mais les 3 à 5 degrés de l'air ambiant calment instantanément toute velléité de faire trempette.

Nous désertons vite Honnigsvag pour nous réfugier à Skarvag, petit village qui a l'honneur d'avoir le camping le plus septentrionnal d'Europe.
Après avoir pris nos quartiers dans la hytte, et avoir mangé, nous filons au cap nord proprement dit. Chance, il fait grand beau, le soleil rasant colore de teintes dorées le relief minéral. Il reste de très nombreuses plaques de neige autour de nous (la route, elle, est impeccable) et l'herbe rase ne s'est pas encore relevée de ses longs mois passés sous le lourd manteau neigeux.

Au cap, après nous être acquittés d'un droit d'entrée, nous profitons du soleil de minuit, et la mer prend des teintes dorée, argentée, blanc nacré ou bleue, en fonction de la couleur des nuages, qui dépend de leur éclairage par l'astre majestueux.

 

Un bâtiment accueille les très nombreux touristes, dont la majorité semble être venus en camping car. Tous les ¼ d'heure, une photo à 360° est prise et se retrouve sur le site officiel : fidèles touristes, nous nous prêtons au jeu pour laisser notre empreinte sur le cliché.

Nous serons au lit à 2 h. Le soleil, lui ne se couche pas, et nous offre sur le retour l’opportunité de faire quelques souvenirs inoubliables.

Dimanche :

nous étions couchés la veille vers 2 h en rentrant du cap, nous faisons la grasse mat et repartons tranquille sous un beau soleil. La route jusqu'à Russenes mériterait d'être parmi les plus belles de Norvège, du monde, que dis-je.... de l'univers, quand il y fait ce temps là. Eau scintillante bleu vif, argenté, la rive contro-latérale - de l'autre coté, quoi, ça tombe sous le sens:-) est à 20 kilomètres, les montagnes y sont enneigées et on s'en délecte à perte de vue. Dame nature nous a gâté, les roches sont parfois des dalles lisses, des falaises de 300 mètres plongeant en à-pic dans la mer, la route serpente entre les obstacles quand elle ne passe pas à travers dans de nombreux tunnels. A moto, j'ai l'impression de danser avec la route, on roule à allure vive, régulière, sans ralentir dans les virages qui s'enchainent naturellement, sur un revêtement impeccable, qui semble avoir été déroulé pour nous. Pour des motards, c'est le pieds absolu d'allier les paysages avec le plaisir d'enrouler du cable sur un filet de gaz. Bon débit, le filet, mais toujours en sécurité car la route est peu fréquentée, et la visibilité parfaite.

Souvent il y a des cyclistes, presque toujours arque-boutés dans le vent, omniprésent cette année en Norvège. Systématiquement nous leur faisons de grands signes, pour les encourager, une façon pour nous de leur témoigner notre admiration. Nous sommes récompensés par un large sourire de leur part, et nous renvoient notre salut.

 

Les guides divers nous ont vanté les mérites d'Hammerfest, qui se prétend la ville la plus au nord du pays. Les autres bourgades sont d'après eux trop petites pour être autre chose que de gros bourgs. La route pour y arriver est « assez sympa » sans plus, et la ville est bien une ville. Des usines, de grands hangars, un terminal pétrolier, des immeubles, de grands garages concessionnaires, des grandes surfaces, et aucun cachet, si ce n'est les couleurs de quelques maisons, quand on arrive à les regarder en faisant abstraction de l'environnement. Je suis sévère, mais c'est à la hauteur de ma déception. Le camping au bord d'un lac est agréable, mais deux camping-cars viennent se garer sous notre fenêtre et nous cachent la vue de l'eau. Un peu gênés, ils viennent nous réconforter en nous apportant du schnaps, et après avoir gouté notre Calva et notre poire, nous nous quittons en très bon termes.

 

Lundi, le temps commence à changer. Grisaille, on part sous les nuages, le soleil va briller part son absence. Eole, lui, est bien présent, et la température est vivifiante, entre 3 et 5°C dès qu'on monte en altitude pour rejoindre Alta. Plus une feuille aux arbres, la chenille a transformé les bouleaux en squelettes noirâtres.

On poursuit la route vers l'ouest, magnifique, en bord de fjord, jusqu'à Skibotn.

Hytte à 10 mètres du bord de l'eau. On passe la soirée au chaud de notre fenêtre à regarder des mouettes se laisser tenter par des restes de BBQ qu'on a disposé pour elles, bien en évidence, sur une plaque de tôle. Elles l'ont repéré, mais tournent, virent, puis en vol stationnaire surveillent, et vont tergiverser une petite demi-heure avant de céder à la tentation. Une, plus hardie finira par se poser et gober les 3 ou 4 morceaux, puis, se pavanant, reste sur place comme pour dire aux autres «  j'ai tout pris, j'suis la plus forte ».....

 

Mardi : l'air était tellement vivifiant la veille, que, en hommes avertis qui en valent deux, on part maintenant bien couvert, comme s'il allait pleuvoir. Collant, combi de pluie, gants de soie, poignée chauffante au max, on fait feu de tout bois pour se réchauffer. Au passage de hauteurs, dans une région de station de sport d'hiver, au débouché d'un tunnel un lac entièrement gelé se montre à nous : quel contraste avec les paysages précédants ! Ici, pas une feuille aux arbres, la nature est encore figée, le curseur a dû se bloquer sur « Février ». Cinq kilomètres de descente plus loin, des vaches broutent dans les près verts.

 

On gagne l'ile de Senja sous une pluie fine continue, celle qui mouille et s'insinue partout. Cette île contrastée est tendre et accueillante coté Est, le long du chenal étroit qui la sépare du continent, avec de douces maisons, de petits ports tranquilles et paisibles, et brutalement, en quelques tours de roue se révèle très déchirée, avec des à-pics vertigineux qui plongent dans la mer. On pourrait imaginer les scrapers des glaciers se frayer un passage et tailler dans le granit. Des sommets dans les nuages et la crasse, on ne voit se précipiter vers nous que les innombrables chutes d'eau alimentées par le déchaînement du ciel.

Toujours sous une pluie fine et continue, nous nous retrouvons à Grillefjord, en attente du Ferry qui va nous transporter à Andenes au nord des îles Vesteralen. 4 heures d'attente dans un charmant troquet, où ils se débrouillent pour nous trouver le code du Wifi, afin de pouvoir mettre à jour la suite de notre histoire. Partout, les Norvégiens se montrent gentils, et tout le monde parle anglais.

 

Une heure et demi de traversée un peu mouvementée, durant laquelle je vais me piquer vainement les yeux à chercher des baleines, et on débarque à 21h30 dans un camping venté et arrosé, avec plantage de tente incontournable. En se mettant à l'abri de la « resepsjon », le vent se fait moins sentir, mais on garde tout le temps de l'installation nos casques sur la tête et les combi de pluie.

Couchage après une réconfortante soupe chinoise YUMYUM, qu'on est bien content de trouver au fond des sacoches, puis nuit rythmée par les rafales de vent et les averses crépitantes sur la toile. Vrai bonheur d'être au chaud et au sec quand ça mouille dehors, gâchée par l’inquiétude de savoir dans quel état on sera le lendemain pour plier les tentes sous les averses qui risquent de perdurer. Demain est un autre jour, même quand il ne fait pas nuit.

 

Mercredi :

la route touristique que nous voulions emprunter est barrée par une manœuvre militaire. Nous sommes envoyés face Est, un peu plus protégée du vent encore fort, puis en voulant rejoindre la cote Ouest, on prend sur 6 ou 7 kilomètres une route non revêtue, ce qui est une façon polie de dire qu'on va crépir les motos dans la gadoue. Détrempée par la pluie depuis 48 heures, la route est un peu glissante, mais la K1200R va démontrer à tous les sceptiques qu'elle peut passer partout même si elle n'est pas adaptée à ce type de terrain, et Philippe va relever le challenge avec brio.

 

Roulant toute la journée sous des trombes d'eau avec un plafond bas obscursissant la vue, et trempés jusqu'aux os, on se doit de modifier l'itinéraire. On shunte les Lofotens, sans intérêt dans les nuages, dangereux dans le vent, pour gagner le sud plus vite, afin d'y aller chercher un temps plus clément. Du coup, pour quitter la région de Sortland ( Sud des îles Vesteralen, et porte des Lofoten) nous empruntons la nationale E6, qui est fort agréable. Là encore, des tunnels, des passages en montagne, et on se doute que ce doit être beau, mais le plafond est bien bas, et on se fait copieusement « dracher ».

Jeudi :

On a réussi a tout faire sécher dans la nuit, dont les tentes étendues en arrivant au camping, la « cabin » est transformée en séchoir. Le chauffage est poussif, qui plus est dans une seule pièce, nous détournons les plaques électriques de cuisson, qui s'improvisent un très bon radiateur.

Nous avons raté les Lofoten, on ne ratera pas la route 17.... Direction Fauske, puis Bodo, et on file plein Sud. Dès le début, l'impressionnant Maelstrom de Saltstraumen. A chaque changement de marée, des remous et bouillonnements, comme dans un siphon de baignoire. L'eau semble aspirée vers le fond en tourbillonnant, et ressortir qq mètres plus loin comme sous pression depuis le fond, sous forme de petits dômes. Le tout change de place sans cesse, les tourbillons se créent et disparaissent pour renaître qq mètres à coté.

 

Sur une des portions des plus belles, à tribord de la moto l'océan est parsemé de quelques îles (que l'on imagine bien issues de la fertile création de Jules Verne) et souligné par une plage de sable de fin qui colore les fonds de turquoise, à bâbord le pied de majestueuses falaises, à pic, et adouci par la végétation luxuriante dans un délicat arrondi, et nous filons, sur un ruban d'asphalte irréprochable.

STOPP, la Politi est au milieu de la chaussée, et ses deux représentantes, qui semblent avoir à peine 50 ans à elles deux, font un contrôle de permis de conduire. Sourires, gentillesse, amabilités, discussion pour savoir d'où l'on vient ( le pays, le matin même), où nous allons, point sur la météo, et une photo de groupe en prime, avec le sourire : ça change des forces de l'ordre que j'ai pu rencontrer par chez nous....

Inutile de souffler dans le ballon, elles savent que c'est dangereux à moto, et nous rappellent que la Norvège applique la tolérance « zéro ». ( en fait, 0,2 g/l).

Je veux bien être contrôlé comme ça tous les jours. D'ailleurs quand on les re-croise ½ H plus tard dans une station service, elles nous font de grands signes et sourires depuis leur voiture. C'est pas tous les jours que les personnes contrôlées leur demandent de faire des photos ???

Ensuite, des travaux dans un tunnel. Nous passerons en convoi, en suivant les 6 kilomètres dans le noir entre 10 et 40 à l'heure une voiture leader du chantier, après 45 minutes d'attente, heureusement passées pour nous à l'abri du tunnel.

Toujours surprenant pour nous français, de lire les expressions étrangères en phonétique.... pas très flatteur pour le chef de chantier dans la voiture.

 

C'est notre jour de chance, il ne pleut que la moitié du temps, donc la route est parfois agréable à rouler, même si le ciel est gris et bas, amputant la cime des reliefs torturés. Il va falloir attendre le soir, pour que les nuées se dissipent au loin sur la mer, qu'on aperçoive pour la première fois le soleil et que sa lumière dorée illumine de façon irréelle une île très au large.

Grâce à cette accalmie vespérale, nous arrivons au sec au camping, les vêtements sèchent en roulant, mais trop tard pour acheter un réconfort liquide, gazeux et alcoolisé : après 20 h, il n'est plus possible d'acheter de la bière ( ou autre alcool), en grande surface ou dans les campings, un rideau est tiré devant les rayons et la caissière est intraitable et incorruptible. Le code-barre est refusé par la machine.....

 

Vendredi.

Seconde moitié de la fameuse route 17..... Surtout, pour nous, le cinquième jour de pluie, quasiment sans interruption. Sans route sèche, toujours arnachés avec les combi de pluie et les mains collantes dans les gants lourds de flotte ; les casques froids quand on les a quittés quelques instant. Sans doute la journée la pire, car l'attente des ferries se fait parfois sous des trombes d'eau, sans local pour se mettre à l'abri, et on joue de malchance. On rate de 5 minutes un bateau, qui revient faire sous nos yeux la pause repas de l'équipage. Le ferry est devant la rampe d'embarquement, barrière baissée, est nous attendons au total 1h30 sous le déchaînement du ciel, qui semble se vider sans discontinuer.

Pire, ce serait avec du vent. Pas de soucis, il y en aura entre des deux derniers ferries, au point de faire des embardées avec les motos et d'avoir une pluie horizontale.

Nous sommes quand même récompensés, en fin d'aprèm, par 40 kilomètres de route de montagne, enfin sèche, viroleuse et quasi déserte. Le plaisir et la jouissance du pilotage.....

On profite du soleil couchant pour se remonter le moral, faire de la lessive et sécher les casques, gants, bottes qui ruissellent. Au couchage, il pleut à nouveau. Nananère, même pas mal, on est au sec dans la hytte......

 

samedi : nous abandonnons à regret notre hôtesse aux beaux yeux, dans le camping où nous sommes les seuls locataires. Hier soir en arrivant, le radiateur de notre « cabin » ne marchait pas. Pas de soucis pour les deux bricoleurs, on démonte le radiateur du Bungalow d'à coté, et on le remplace par le notre.... ni vu ni connu, on a passé la nuit au chaud. On file vers Steinkjer en restant au nord du fjord de Tronheim, par une charmante petite route étroite en bordure de l'eau. Nous sommes depuis hier en veine. Les incantations ( les danses de la pluie et les cierges allumés dans une chapelle par les amis qui veillent sur nous) portent leurs fruits : régulièrement la route est mouillée par une ondée qui vient de tomber, ou notre route bifurque dans la vallée d'à coté si le ciel est chargé devant nous. Enfin, les trolls veillent sur nous.......

 

Sur cette route, deux élans. Chaque fois qu'on en voit, ils sont en lisière de forêt, dans de l'herbe bien grasse, et si l'on ralenti la moto, ou pire, si l'on s'arrête et coupe le moteur, ils filent se mettre à couvert de leur trot un peu gauche. Même de loin, leur taille est toujours aussi impressionnante.

 

 

Nous évitons Tronheim, que le lecteur se fasse une raison, les villes ne sont pas notre tasse de thé, il ne faut pas compter sur nous pour se mettre dans l'ambiance de ces cités. Après une heure d'attente d'un bac plein comme un œuf ( c'est le WE sur cette côte touristique, les Norvégiens sont de sortie), nous dénichons par hasard un camping au bout d'une route étroite avec des emplacements de croisement, comme les « passing place » d'Ecosse. Deux chevreuils nous accueillent dans un pré, et on arrive dans une hytte avec poële à bois. Une flambée va nous réchauffer, pendant qu'on fait connaissance avec les voisins. Le camping est annexé par des allemands, qui viennent régulièrement tous les ans ici à la pêche.

 

Petite soirée bière, dont on a fait prudemment provision 10 minutes avant la fermeture légale. Pas facile de choisir les bières quand on ne comprend pas la langue : certaines sont aromatisées et parfumées au fruit, d'autres sont des panachés, certaines blondes sont si blanches qu'elles n'ont pas de goût. Denis regrette bien celle de ses amis, qui brassent eux même leur bière, avec un savoir sûr et régulier.....

 

Petit détail. On pourrait croire que nous étions debout pour photographier le lever de soleil à deux heures du mat' ( on prend toujours le coucher du soleil, vers minuit, jamais lever, c'est trop injuste) mais non : le poële bien nourrit toute la soirée semble restituer la chaleur à cette heure tardive, voire indue, et nous cherchons à faire des courant d'air, il fait beaucoup trop chaud pour trouver le sommeil.....

 

Dimanche : la journée copieuse en attraction s'annonce avec la route de l'atlantique et la route des trolls. Nous parlons là de deux des routes touristiques ( il y en a une bonne vingtaine) répertoriées et gérées par le ministère du tourisme norvégien. Site internet très bien fait ( taper sur google « routes touristiques Norvège »), signalétique routière claire, et surtout, mise en valeurs de sites remarquables par des architectes talentueux et inventifs. Les points de vue sont aménagés avec des structures, toujours jolies et recherchées, s'intégrant bien dans le paysage, avec suivant les endroits verre, béton, bois, fer, inox. Ne cédant jamais à la facilité, ou à l'économie de moyen, la construction en elle même est déjà une œuvre d'art, qui souligne la nature ou s'y intègre.

 

Une colline est coupée en tranche, un bâtiment en épouse la forme ( route 17). La roche est lisse comme du marbre, laissant ses dessins apparaître.

 

Le belvédère de l'île de Senja est suspendu, d'un coté au dessus du vide vers le fjord, de l'autre au dessus d'un torrent.

 

Le torrent de la route des Trolls, avant de se jeter dans le vide, est canalisé géométriquement, et les emplacements au dessus de la vallée sont une prouesse technique.

Ailleurs, une chute d'eau est habillée par un chemin zigzagant au dessus des arbres poussant sur des pierres moussues et des fougères luxuriantes, puis au dessus des tourbillons se frayant un chemin dans la roche. Impossible sans ces mises en valeur, de profiter aussi bien de ces merveilles offertes par la nature.

Si vous allez faire un tour par là, arrêt obligatoire sur chaque site signalé.....

Lundi, nous arrivons dans le décor le plus célèbre de ce pays :

le seul soucis, c'est que nous ne sommes pas les seuls à le savoir. Le Fjord Geiranger, c'est LA carte postale de Norvège, celle que l'on trouve dans tous les dépliants, et le site est à la hauteur de sa réputation.

Les touristes arrivent ici en bateau ( Costa croisière, vous verrez la terre de plus près...) sur le plus gros nous avons compté 13 ponts, une vraie ville flottante. Imaginer le nombre de touristes et de personnels, avec la logistique qui va avec, donne le tournis.

Il a neigé dans la nuit, un saupoudrage magnifique a habillé les hauteurs de blanc, et en quittant le Geiranger on passe un col à plus de 1000 mètres. Les murs de neige de l'hiver passé, qui tarde à se terminer, bordent la route jusqu'à 3 à 4 mètres de haut en certains endroits.

Parler de voyage en pays Nordique ne doit pas se faire en oubliant la confiance qui règne partout. Nous laissons à chaque arrêt les clefs sur les motos, avec les casques, y compris le temps de faire les courses dans les supermarchés. Les locaux laissent parfois le moteur tourner le temps d'acheter un truc rapide, sans doute habitués avec le froid d'hiver à ne pas couper les moteurs. Les vélos restent aux abris bus des ramassages scolaires, sans être attachés, les enfants les retrouvent le soir.

Dans les campings, les clefs sont parfois sur les portes : s'il n'y a personne lors de l'arrivée, on peut s'installer, et si on a vu personne avant de partir, on laisse le montant de la nuitée dans une petite boite. Quel plaisir de circuler dans un pays avec une telle confiance, et une telle discipline. Les limitations de vitesse sont scrupuleusement respectées, nous sommes à l'unisson, d'ailleurs, nos consommations d'essence ont diminué. Ici les piétons et cyclistes sont rois, il y a beaucoup d'aménagement pour leur sécurité et les voitures y font très attention.

Important quand on peut, sur une route, se retrouver nez à nez avec un skieur de fond « à roulette » ou une famille entière à vélo.

 

Mardi : Nous avons dormi au milieu d'une route touristique, et au réveil, nous partons vers les hauteurs. On le sait, depuis le début du printemps il fait froid et pleut beaucoup, c'est exceptionnel, ils n'ont pas vu ça depuis des années, du coup les torrents sont gonflés, les cascades bien alimentées, et la neige très présente. Dans un passage étroit, la moitié de la route est obstruée par une chute d'un pan de congère.

Enfin, il fait beau, et nous en profitons pour emprunter une des routes touristiques qui nous est inconnue. Passage sur un haut plateau, au milieu de murs de neige de parfois 3 à 4 m de haut, dans un ciel bleu azur. Sous cet éclairage, c'est féerique, on se croirait en rando dans les alpes.

 

On tombe au détour d'un virage sur un point de vue qui vaut largement le Geiranger, mais la route étant difficile d'accès et trop étroite pour les touristes « bussiportés », elle est réservée à une élite, dont nous faisons partie

La Norvège est fort peuplée de toutes sortes de créatures. D’abord, les Norvégiens, inutile de revenir sur leur accueil chaleureux et leur gentillesse, puis les touristes, dont la facilité à être supporté est inversement proportionnel à la taille de leur véhicule : Insupportables en troupeaux débarqués de ferries ventripotents pour être bennés dans des bus, ils sont pénibles en campings car, (surtout s'ils se garent devant notre fenêtre bouchant la vue sur le lac), plus funs en combi volkswagen, et les plus agréables et enclins à discuter sont à vélos ( voire à moto....).

IL y a les bébettes, élans, rennes, chevreuils, cerfs, phoques et lemmings pour ceux qu'on a croisé, et je ne parle pas des oiseaux en détail, j'ai un faible pour le cri des huitrier-pie quand on s’approche trop près du nid et pour le macareux.

 

Enfin, les trolls, qui existent forcément, puisqu'ils sont représentés partout, souvent petits, difformes, avec un gros nez, parfois deux ou trois têtes.

Et les elfes, je les vois comme une sorte de fée. Elles, on ne les a pas vues, mais il y en a, on a vu leurs traces, partout. Elles marchent le long des routes, et sur leur passage poussent des lupins bleus, mauves, roses, toutes ces couleurs pastel enchantées. Je ne vois que des elfes pour laisser de si belles traces le long des routes, sur les talus, en bordure de champs, dans le peu d'espace sauvage qui leur est laissé dans le sud du pays. Certains croient que les fées en se déplaçant traînent un panache d'étoiles étincelantes, je suis sûr que ce sont des graines de lupins. Enfin, je crois. En fait, j'aimerais bien.....

dernier jour de vacances à se rapprocher d'Oslo. Énième tunnel, incroyable, avec un rond point majestueux teinté de bleu au cœur de la montagne, autour d'un pilier central supportant la voûte. Quand le tunnel sort enfin à l'air, la route débouche directement sur un pont suspendu pour traverser un fjord étroit et rentre derechef dans le tunnel suivant.

Quelques kilomètres plus loin, une série de trois galeries circulaires qui grimpent comme en escalier en colimaçon. Bluffant. La trace GPS de la route sur l'écran est éloquente.....

Dans la grisaille de nos cœurs et du temps pluvieux, après la traversée d'un haut plateau à 1200m, avec une température d'un petit degré au dessus de zéro, (toujours hyper confortable à moto, on aime bien, rouler sur des oeufs) on a la chance de finir par une belle éclaircie en fin de journée sur l'église en bois debout de Heddal, la plus grande du pays. Le bois teinté par le goudron végétal prend des teintes chaudes dans le couchant, puisque, tout fout le camp, même le soleil nous lâche et disparaît le soir, pour nous confier deux heures à la nuit.

 

Il restera une bonne heure de moto pour rejoindre le bateau, les embouteillages des périph de toute capitale, et la grisaille d'une grosse dernière averse, comme un résumé du temps maussade qui nous a accompagné une bonne partie de ce pourtant merveilleux voyage.

 

Bon et bien ça y est, nous voici de nouveau courchois , la tête encore dans les fjords et sur la moto , mais il va falloir , du moins pour certains , reprendre un autre chemin , celui du travail.

un autre voyage va commencer , la préparation du prochain.

mais avant toute chose , merci à mes complices car sans eux , pas de voyage.....

merci serge , pour ton écriture dans ce récit et ton envie permanente d aller vers vers autre chose , c'est terrible tu ne tiens pas en place , pas toujours facile à suivre  . . . .

merci Bertrand , pour ta bonne humeur , dommage , écourtée par les caprices de ton italienne.

merci Philippe , tu étais le novice , on t'avait dit que cela n'était pas plus dur que d'aller à Noirmoutier , sauf que c'était un peu plus loin , on a tenu parole et tu as tenu le coup.

puis merci à Philippe correspondant de la GRENOUILLE d'avoir donné ce clin d'œil local , tant mieux si cela peut donner des envies et faire réver.

merci à Jean Paul et sa famille d'avoir acceuilli quatre vagabonds de la route , pour passer une nuit et déguster ces breuvages brassés dans les abbayes belges.

merci Nath pour tes intentions ,( tu en veux à mon profil ) ouverts par chacun le moment venu

merci à celle qui est restée à la maison et qui me permet de vivre ces grands moments d'amitié

                                                                                                                                                                                                  Denis

"Rester, c'est exister. Mais voyager, c'est vivre" 

Georges Brassens   

 

 

 

 

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